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ln-is-sterdam
12 juillet 2009

Parapente épisode 2: On s'envole, on s'envole

Si la première partie est quelque peu romancée, pour la rendre plus intéressante, je retranscris celle-ci sans fioritures. Tout est vrai.

IMG_1460C’est beau le Mont Lachens. Ca a des allures du mont Rushmore, comme dans La Mort aux trousses. Bon, mon imagination me joue des tours, désolée. En prenant la direction du col, j’aperçois une indication sur la pancarte : le plus haut sommet du Var ! n’y pense pas, n’y pense pas.

La route est en lacets

J’ai la nausée

On Arrive au sommet

Vais-je oser ?

Je vous passe les problèmes pour se retrouver au bon point de rendez-vous. Mais Pierre est là. Oui maintenant je l’appelle par son petit nom.

«  c’est votre premier vol ? ». Oui. « Moi aussi, ça tombe bien ! ».

Ha Ha, c’est très drôle, vraiment très drôle.

On m’équipe, on me charge 10 kilos supplémentaires dans le dos, sinon je risquerais de m’envoler pour de bon, il paraît. J’ai le temps de voir l’inscription sur le casque avant de l’enfiler : « ne craignez rien, tout va très bien se passer. » Pourquoi, y en a qui ont peur ? ah les tapettes !

Pierre déplie la voile et se l’attache, puis il s’approche de moi. Puis, tout en m’attachant à mon tour à la voile :

« Alors, quand je te le dirai, tu marcheras droit devant toi, puis tu sentiras la voile t’entraîner en arrière. Résiste, et ensuite cours sans t’arrêter jusqu’à ce que tes pieds ne touchant plus le sol, c’est bon tu as compris ? »

Oui, oui… C’est très clair. Marche, résiste, cours. Marche, résiste, cours. Le truc, c’est qu’il faut se convaincre que c’est normal de foncer vers le vide. Ah ! oui, c’est à 1635 mètres d’altitude.

Il me regarde vite fait, pour s’assurer que j’aie pas trop peur et me demande :

«  Tu es prête ? »

« Oui. »

«  OK, c’est parti. Marche ! »

ce que je fais. Au bout de deux mètres, une pression énorme m’empêche de faire un pas de plus. Résiste, me dis-je.

Enfin je cours. Vers le vide, j’espère que je ne vais pas sentir la chute et que je vais décoller avant de tomber. Mieux vaut ne pas réfléchir… bizarrement je n’ai plus peur en cet instant. Pourtant c’était le moment que j’appréhendais le plus. Mais le moniteur est derrière moi, je sais que tout va bien.

On décolle. Et là pardonnez moi mais je kiffe, je profite, j’apprécie, j’adore, je m’éclate etc. au dessous ? Le vide, la vallée qui mène au village de La Roque. En face ? les montagnes, et juste derrière, la mer. Seulement il y a des nuages, qui bouchent quelque peu la vue sur le littoral.

On s’élève, on tourne et on longe la crête qui part du col de Lachens. De l’autre côté de la crête on peut voir le village de La Bastide. Je m’attends à ce qu’on fasse un circuit d’un quart d’heure, mais en réalité on n’effectuera que des allers et retours entre le col et le bout de la crête. Peu importe, je kiffe.

Le vent me fout des claques, j’emmitoufle mes mains dans le coupe vent qu’on m’a prêté. Mes pieds se balancent doucement au dessus du vide et je sens mon estomac et mon cœur qui valdinguent comme dans un manège un peu fort. Mais l’assise confortable (je suis enfoncée dans une sorte de siège en toile et mes mains se tiennent à quelques unes des nombreuses cordes accrochées à la voile) me fait me sentir comme bercée.

« Comment vous pilotez ? »

Quelle question ! Pierre m’explique brièvement, il suffit de se pencher de tout son corps puis d’ajuster en tirant légèrement sur la corde de droite ou de gauche. Mais un exemple vaut toutes les explications. Je le comprends lorsqu’il effectue un brusque virage serré vers la crête rocheuse. « Waouh ! » je m’écris. Oui je sais, je ne suis pas très capable de tenir une longue conversation dans ces conditions.

On se retrouve face au vent, qui me pique légèrement les yeux. Mais le parapente danse tranquillement avec la montagne, allant d’un côté, de l’autre, effectuant un bras de fer contre le vent.

On s’élève jusqu’à se retrouver dans un nuage. Je ne vois plus rien. La froideur de la vapeur d’eau m’envahit. Mais je me sens bien, comme revigorée. Je vous disais, je kiffe.

Il est temps d’atterrir.

« Lorsque je te le dirai, tu te mettras complètement debout, et tu te tiendras prête à courir dès que tes pieds toucheront le sol ».

On se dirige vers l’endroit d’où on est partis. Je vois mon père qui s’avance en brandissant son appareil photo. Surtout ne pas me crasher, ne pas me crasher, ne pas me crasher.

Trois pas suffisent. Plus de peur que de mal.

En partant, Pierre me dit :

« Bon, comme toujours, je te dis que tu as été la meilleure passagère que j’ai jamais eue ! »

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