Rassure toi...

Cher lecteur,

Depuis quelques commentaires, le rapport avec Amsterdam est très lointain, m'ont fait remarqué certains. L'explication est toute simple, c'est qu'en attendant Amsterdam, je préfère, j'essaie de ne pas (trop) y penser, et profiter, tout simplement, de ceux qui sont là, que je vois et que j'aime. La découverte, l'angoisse, l'impression de solitude, l'enthousiasme viendront bien assez tôt sur ces pages, ne t'inquiète pas.

Souvent un blog est l'occasion de déclarations enflammées pour les amis, les chéris, parfois la famille. Ici ce n'est pas le cas. Parce que je ne t'aime pas? que neni, cher lecteur. Mais loin de moi l'idée de tomber dans la miévrerie. J'écrirais sur toi lorsque tu me manqueras, lorsque je serai et que tu seras loin, lorsque j'en ressentirai le besoin. Mais pourquoi écrire que je suis bien, même très bien avec toi, lecteur, que je t'aime (bien, beaucoup ou tout court), que j'aime passer du temps avec toi? Voilà donc les paroles d'une chanson de Zazie, Sur Toi, qui selon moi correspondent parfaitement à ce que je cherche à expliquer. Pour une fois je laisse la parole à quelqu'un d'autre sur ce blog, profites-en!

Le mot de la fin ? Aucun

J'écris sur ce que j'endure
Les petites morts, sur les blessures
J'écris ma peur
Mon manque d'amour
J'écris du coeur
Mais c'est toujours

Sur ce que je n'ai pas pu dire
Pas pu vivre, pas su retenir
J'écris en vers
Et contre tous
C'est toujours l'enfer
Qui me pousse

A jeter l'encre sur le papier
La faute sur ceux qui m'ont laissée
Ecrire, c'est toujours reculer
L'instant où tout s'est écroulé

On n'écrit pas
Sur ce qu'on aime
Sur ce qui ne pose pas
Problème
Voilà pourquoi
Je n'écris pas
Sur toi
Rassure-toi

J'écris sur ce qui me blesse
La liste des forces qu'il me reste
Mes kilomètres de vis manquée
De mal en prose, de vers brisés

J'écris comme on miaule sous la lune
Dans la nuit, je trempe ma plume
J'écris l'abcès
J'écris l'absent
J'écris la pluie
Pas le beau temps

J'écris ce qui ne se dit pas
Sur les murs, j'écris sur les toits
Ecrire, c'est toujours revenir
A ceux qui nous ont fait partir

On n'écrit pas qu'on manque de rien
Qu'on est heureux, que tout va bien
Voilà pourquoi
Je n'écris pas
Sur toi
Rassure-toi

J'écris quand j'ai mal aux autres
Quand ma peine ressemble à la votre
Quand le monde me fait le gros dos
Je lui fais porter le chapeau

J'écris le blues indélébile
Ça me paraît moins difficile
De dire à tous plutôt qu'à un
Et d'avoir le mot de la fin

Il faut qu'elle soit partie déjà
Pour écrire " ne me quitte pas "
Qu'ils ne vivent plus sous le même toit
Pour qu'il vienne lui dire qu'il s'en va

On n'écrit pas la chance qu'on a
Pas de chanson d'amour quand on en a
Voilà pourquoi, mon amour
Je n'écris rien
Sur toi
Rassure-toi

Ton Hélène