Des mots pour le dire

"Dieu est un fumeur de Havanes"

Serge Gainsbourg

Cela fait 10 jours. Ce n'est pas l'envie qui m'en manque, d'écrire, mais... que dire que dire? Avant de consacrer très prochainement un article à mon stage et à mon boulot quotidien qui m'intéresse toujours autant, je voulais exprimer encore d'une autre façon ce que cette ville m'inspire, et t'offrir, cher lecteur, quelques images et anecdotes qui te permettront de cerner de mieux en mieux Amsterdam. Alors comme les semaines défilent et que je vois mon retour en France pour Noël se rapprocher à grands pas, prenons des paroles françaises pour le dire!

"Dans le port d'Amsterdam, y a des marins qui chantent"

Phrase très célèbre du répertoire de Jacques Brel, mais on se demande ce qu'il peut y avoir de poétique à entendre un néerlandais chanter. Mets-moi des "Crrr", des "tch" toutes les deux syllabes et tu obtiens du néerlandais! Cela ne m'empêche pas d'espérer apprendre quelques bases, ne serait-ce que par respect pour une population avec laquelle je cohabite quand même! Alors je sais dire bonjour, au revoir, merci beaucoup, les jours de la semaine, et compter jusqu'à 5. Youpi!

A préciser aussi qu'à part des marins qui chantent on voit également des petits vieux grincheux qui nous insultent. Petite mésaventure alors qu'une personne du troisième âge, pour rester politiquement correct, me coupe la route sur le trajet du travail. je n'arrive pas à m'arrêter à temps et mon vélo et moi-même lui rentrons légèrement (vraiment légèrement, pas de mal) dedans. Certes il est normal que la petite dame s'énerve, mais de là à m'insulter, hurler littéralement au milieu de la route et brandir son sac à main devant la pauvre fille que je suis qui essaie de s'excuser. Il était possible de voir des étincelles dans ses yeux, c'était peut-être la réincarnation de quelque diablotin... si je prends la peine de raconter ceci et d'en faire presque une généralité, c'est qu'il est arrivé la même chose à une amie expatriée, qui a carrément reçu une gifle d'un vieux monsieur pas content qu'on ait du mal à s'arrêter alors qu'il traverse sans prévenir, au dernier moment, et en dehors de passages piétons.

"Le ciel bleu peut bien s'écrouler"

Et oui le temps se gâte... à 15h, et ce désormais presque tous les jours, on pleure les rayons de soleil qui s'enfuient. Il fait alors presque nuit et c'est un peu déprimant de devoir baser sa survie sur l'éclairage électrique. Alors non seulement le ciel est gris, mais en plus le ciel est bas! en gauloise qui se respecte j'ai un peu peur qu'il me tombe sur les cheveux... mais on survit.

Et je me console en observant que les températures sont plus douces et la pluie moins fréquente que ce à quoi je m'attendais.

"Salade de fruits, jolie jolie jolie"

Mandarine, cassis, framboise, pamplemousse, pomme, prunelle et j'en passe... Quoi Hélène tu as donc tout goûté? bah oui, mais version genièvre en fait... le Focking est comme un secret jalousement gardé par la place Dam, et le barman y parle français, avec un grand sourire et un crâne rasé. C'est l'alcool typique, c'est l'endroit rustique, c'est l'ambiance sympathique mais non je ne suis pas alcoolique, même si ça fait plusieurs fois que j'en parle.

"A vélo dans Paris, on dépasse les autos"

Pour Paris je ne sais pas, tu me diras, mais pour Amsterdam c'est certain! il suffit de passer mentalement le permis "je sais que tout m'est permis" et c'est parti (oui j'exagère légèrement). Avec ce nouvel ami, la carte rétrécit, les bouchons disparaissent et le bitume sous nos roues s'évanouit.

"Le vent nous portera"

C'est là que ça se gâte. Le vent... il suffit de 30 kilomètres heure pour avoir peur. Il suffit d'un coup de vent pour perdre le contrôle de ses roues et manquer le trottoir ou une voiture d'un millimètre seulement. Et là, le pays a beau être l'un des plus plats du monde (le mot montagne existe en néerlandais, mais pour un point culminant qui s'élève à 321 mètres seulement), la moindre brise transforme la ville en mont ventou et les ponts en véritables épreuves de force, tellement ce vent te bloque et te fait faire du sur place. Ou l'impression de monter le col du Tourmalet. et, fait étrange mais toujours vérifié, le vent se trouve à chaque fois de face!

"Dieu est un fumeur de havanes"

Je suis loin d'être la mieux placée pour parler de ces choses là. mais disons que parfois ça se voit que cette ville est très... libre. Quand tu croises à 20h dans la rue un homme en pyjama, affublé d'un bonnet de nuit, qui porte des lattes en bois sous le bras et qui se dirige on ne sait où... quand tu croises un autre homme déguisé en bébé... enfin non! habillé en bébé! parce que pour lui (je le sais pour l'avoir vu à la télé, pour une fois que j'allumais la télé néerlandaise) c'est un mode de vie. il l'expliquait en ouvrant son armoire remplie de grenouillères et autre vêtements de bébé en taille adulte... quand tu croises une voisine plus refaite que Lova Moor (et l'autre dont j'ai oublié le nom) sauf que elle ça a vraiment loupé on pourrait l'appeler donald, en survêt d'une couleur douteuse, et qui s'engueule avec tous ceux qu'elle peut trouver... bref, on se demande ce que ça fume par ici.

Voilà, cher lecteur, un petit panorama, offert par la chanson française!

Comments

[Davidou]

J'ai toujours adoré les blondes pulpeuses aux gros seins dont on se demande parfois si elles ont ou non un zizi. Mon rêve!

[pitchette]

Amanda Lear!!! c'était bien elle! merci de rafraichir ma culture, cher davidou. je ne savais pas que c'était ton genre de fille.

[Davidou]

A force de picoler autant, il est normal qu'au final tu rentres dans tout le monde avec ton vélo.
Les arbres bougent aussi en plein milieu de la route, non?

Et la copine de Lova, c'est pas Amanda Lear? ^^

[Scarlett]

:) jaime la chanson française! et j'ai hâte de voir Amsterdam!